Julien Denormandie défend le commerce international sous conditions
Interrogé sur la souveraineté alimentaire, l’ancien ministre de l’Agriculture a défendu un modèle tourné vers le commerce international avec l’application de règles strictes. Il admet aussi que les lois Egalim doivent être améliorées.
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Julien Denormandie a été auditionné le 22 mai 2024 par les députés de la commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la France. L’occasion pour l’ancien ministre de l’Agriculture de donner sa définition de la souveraineté. A savoir, « la liberté de pouvoir nourrir le peuple de France » et que l’Europe assure sa « mission nourricière ». Deux obligations qui ne peuvent être réalisées à n’importe quel prix, alerte l’ex-ministre.
Appliquer des clauses miroirs
« Oui il faut commercer, mais commercer dans un sens où un certain nombre de principes sont revus, martèle Julien Denormandie. Revoir les règles considère qu’on ne peut pas importer en Europe ce qu’on n’aurait pas le droit de produire en Europe. Importer des produits issus de la déforestation était folie furieuse. Il faut mettre en place des accords d’échange qui mettent et sacralisent ces règles. C’est une liberté de commercer avec des conditions. »
Si Julien Denormandie salue quelques avancées, le travail reste à approfondir selon lui et ce avec l’ensemble des pays européens parfois difficiles à convaincre. Alors qu’il déclare l’OMC être en « état de mort cérébrale », l’Europe doit en attendant avancer sur les clauses miroirs, prône l’ancien ministre.
« En revanche, on ne peut pas se dire que la meilleure solution c’est de commercer ou de ne commercer que dans les segments qui nous intéressent, insiste Julien Denormandie. Car ça ne marchera pas. »
La loi LME, « un épouvantail »
Interrogé sur le sujet des négociations commerciales, Julien Denormandie a ciblé la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008. « J’ai un épouvantail, c’est la loi LME. La loi Egalim 2 vient contrecarrer la loi LME qui a instauré la dérégulation de la relation commerciale entre la grande distribution, les industriels et les agriculteurs. »
Admettant que des améliorations apportées par les lois Egalim pouvaient être trouvées, l’ancien ministre de l’Agriculture a aussi prévenu que « les relations commerciales sont des relations de force où il faut rentrer à fond ». Il n’est pas le seul à critiquer la loi LME. Michel Biero, président de Lidl France, plaide également pour une réforme de ce texte.
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